Pistes pour améliorer la démarche BBC
Texte écrit le 22 octobre 2009
Les paragraphes qui suivent vont tenter de donner quelques pistes pour améliorer la situation actuelle, très compliquée pour toutes les personnes souhaitant construire des maisons réellement performantes, ou écologiques. Ceci n’est évidement que notre avis et il est évidement partial puisque nous défendons dans tous nos dossiers la construction écologique.
Nous recommandons la lecture de ce billet en préalable : Effinergie, un label dépassé ?.
Donner une vraie visibilité et une continuité dans la démarche
Visibilité : Nous souffrons actuellement d’un manque de visibilité sur ce qu’est le bâtiment basse consommation. Est-ce un bâtiment très isolé ou est-ce un bâtiment moyennement isolé mais qui utilise des systèmes de chauffage « performants » pour fournir son besoin énergétique ?
Le parti pris actuel est celui de laisser le choix au constructeur/maitre d’ouvrage de définir son projet pour aller dans un sens ou dans l’autre. C’est une mauvaise idée. En effet, améliorer les niveaux d’isolation signifie améliorer les pratiques constructives, donc améliorer la qualité. De nouveaux métiers se créent : pose de l’étanchéité à l’air, ventilation double flux, infiltrométrie. Ces filières ont besoin que les lois définissent un seuil ambitieux pour juger leur travail.
Cela ne veut pas dire que le niveau d’isolation soit le seul mis en place. Mais il doit être le paramètre mis en avant, à la manière du coefficient des 15 kWh/m².an mis en place pour définir une enveloppe passive. Les constructeurs ont besoin comme les maitre d’ouvrage de pouvoir qualifier la performance de l’isolation. Le seuil des 50 kWh/m².a qui mélange du chauffage, de l’eau chaude, de l’éclairage et les auxiliaires ne dit pas si le bâtiment est correctement isolé.
Pour être crédible, ce seuil sur le besoin de chauffage devrait être fixé aux alentours de 40 kWh/m².an, c’est à dire suffisamment exigeant pour ne valoriser que les bâtiments ayant une forte isolation/étanchéité à l’air.
Continuité : Donner de la continuité, cela veut dire inscrire les bâtiments passifs comme objectif règlementaire à moyen terme. Les exemples réalisés un peu partout en Europe ont largement montré que les technologies sont maitrisées, les sur investissements connus.
Il apparait en tout cas que, dès maintenant, il y a une demande de plus en plus forte des maitres d’ouvrage sur des maisons qui répondent au référentiel passif. Il y a donc un marché qui va se développer, et la France en ne s’ouvrant pas à ces constructions risque de passer complètement à coté : hors, les matériaux, procédés constructifs, vitrages, systèmes de ventilation représentent un marché qui n’est pas négligeable. Ce sont nos voisins outre Rhin qui jusqu’à présent se frottent les mains de ce désintérêt porté à la filière.
Concrètement, cela veut dire que le bâtiment passif doit remplacer le bâtiment à énergie positive dans les objectifs réglementaires de 2020, et doit être aidé dès aujourd’hui. Il est scandaleux que le BBC soit aidé et le passif non.
Donner une cohérence entre le BBC et la RT2012
Il se dessine que sous la pression des lobbys de l’énergie électrique, le facteur de conversion de l’électricité soit adapté pour ne pas défavoriser l’énergie électrique par rapport à ses homologues principaux le gaz et le fioul.
Sans rentrer dans un débat sur le bien fondé d’une telle mesure, cela signifie quand même que les critères du BBC actuels sont bradés et ne signifieront plus rien en RT2012. Il faut relire le texte de loi : le seul critère que nous soyons surs de conserver est les 50 kwhep/m².an. L’adaptation décrite plus haut veut dire qu’une maison qui se situe à 100 kWh/m².an actuellement dans le calcul BBC peut être à moins de 50 kWh/m².an demain avec la RT2012. Comme c’est le seul seuil défini par la loi, l’impression laissée est que les calculs sont bidouillés pour que sur le papier les bâtiments répondent aux 50 kWh/m².an, mais dans un esprit qui n’aura rien à voir avec des bâtiments performants.
Voir également notre dossier complet : RT2012, une révolution énergétique ?
Adopter une définition ambitieuse du bâtiment basse consommation
Un bâtiment basse consommation ne peut pas simplement se définir par rapport à sa consommation d’énergie primaire. Sa définition doit reposer sur un ensemble de critères cohérents qui pourraient être ceux ci.
- Besoin en énergie utile, défini en kWh/m² de surface chauffée. Coefficient principal, exigence située aux environs de 40 kWh/m².an maximale. Aucune modulation climatique possible. Ainsi, tous les bâtiments sont correctement isolés, quelque soit leur usage.
- Consommation en énergie primaire, pour le chauffage, eau chaude, auxiliaires, éclairage, électroménager. Coefficient secondaire dont la définition du seuil pourrait s’inspirer des 120 kWh/m².an de la construction passive. Ainsi, pas de pénalisation outrancière de systèmes qui conduisent les lobbies à vouloir adapter les facteurs de conversion. Pas de modifications des vecteurs énergétiques par rapport à la RT 2005. Pas de passe droit lié à une production photovoltaïque.
- Dégagement de gaz à effet de serre maximal de 6 g de Co2 par m² chauffé (ce qui correspond à la classe A des émissions de co2) pour le chauffage et l’eau chaude. Véritable outil complémentaire au besoin en énergie primaire qui permet d’imposer les solutions de production d’énergie les moins polluantes.
- Analyse du confort d’été en condition caniculaire (+3°C par rapport aux moyennes), avec un outil de calcul horaire permettant une simulation par pièce des niveaux d’inconfort. les bâtiments doivent respecter la condition suivante : -40h au dessus de 28°C.
- Test d’étanchéité imposé à la livraison de tout bâtiment. Seuil fixé par rapport à la norme n50, abandon du Q4. Modulation des valeurs selon système de ventilation : n50 < 0.6 vol/h si VMC double flux / n50 < 1.5 vol/h si VMC simple flux hygro. Deux seuils et pas un, car l’intérêt de la démarche étanchéité est variable selon ce paramètre, comme nous le montrons sur ce dossier.
- Abandon du DPE sur les maisons neuves. L’outil de calcul de la RT 2012 sert à la validation thermique faite à la livraison. Ainsi, on évite les inévitables écueils dus à l’utilisation de deux outils différents qui donneront deux résultats différents. Et le DPE n’apporte rien de plus que le calcul RT2012 qui est aussi obligatoire, surtout si leurs concepteurs ont la bonne idée d’ajouter les classes énergie au rapport d’étude. Le diagnostic final doit par contre contrôler la bonne réalisation, tester l’étanchéité à l’air, réaliser des mesures de débit de la ventilation, vérifier que celle ci est silencieuse dans le cas d’une VMC double flux.
Améliorer la démarche BBC
En 2009, comme nous le précisons plus haut, la mise en place du label Effinergie et les contraintes qu’il fixe sont discutées car très discutables. Il semble qu’on puisse améliorer les choses en agissant sur les leviers suivants :
1 – la DHUP doit reconnaitre les autres labels de bâtiments basse consommation. Il est en effet étonnant que le seul label donnant droit aux crédits d’impots ne soit pas directement inspiré du décret définissant le BBC. Pourquoi est-il subventionné et pas les autres ? A chaque label de présenter ses avantages et à chaque maitre d’ouvrage de faire son choix. Minergie et Maison Passive doivent être reconnus comme répondant aux critères du décret.
A l’argument qu’un seul label donne une meilleure visibilité, nous répondons que le BBC est en soit une exigence reconnue au même titre que la RT 2005. Effinergie est une marque, soutenue par des intérêts publics et privés, Minergie et Maison Passive sont également implantés sur le territoire français. Valoriser le BBC est légitime, valoriser Effinergie via la promotion du BBC alors qu’il existe d’autres labels sur le territoire est discutable et polémique.2 – Il faut simplifier les démarches « exceptionnelles » et les rendre lisibles. Il existe une commission d’experts chargés de statuer sur les cas non traitables sur la réglementation : la commission Titre V. Nous sommes forcés de constater qu’à chaque fois que nous y avons eu recours, cela s’est mal passé. Plusieurs exemples :
Le projet est chauffé par un poêle qui via un bouilleur chauffe un ballon tampon. Le projet répond très largement au BBC. Pourtant, la commission d’experts s’arrête sur la déperdition du ballon tampon et son impact sur sa prise en compte pour le rendement du poêle. La commission demande une justification sur celles ci. Pour cela, elle fournit au fabricant du poêle une formule à appliquer qui s’avère ne pas être correcte (problèmes d’unités). Le fabricant ne peut donc pas calculer la déperdition et la commission en convient finalement. Et propose au maitre d’ouvrage de prendre une valeur au pif mais de la justifier. Finalement, dépité par cette réponse, le maitre d’ouvrage abandonne le label et le crédit d’impôt, alors que son projet avait une marge de manœuvre importante.Autre exemple : Le projet est un bâtiment répondant au référentiel de la construction passive. La commission Titre V refuse pour le moment les projets qui n’ont pas d’appareils de chauffage dans toutes les pièces (nd : la RT 2005 fixe un garde fou qui exige pour respecter la réglementation que le projet ait un système de chauffage avec une régulation des consignes de chauffe pièce par pièce). Pourtant, il est certain que ce garde fou de la RT 2005 est absurde pour les bâtiments passifs dont la plupart des projets n’ont qu’un petit appoint ou chauffent via le réseau de ventilation.
Dans le premier cas, la commission se comporte comme un ++juge d’instruction++ alors qu’elle est simplement sollicitée à cause d’un manquement manifeste de la RT 2005 qui n’a pas prévu les poêles pour chauffer des maisons, dans le deuxième cas, c’est simplement un avis incompréhensible, non argumenté, qui peut avoir pour conséquence l’abandon des projets passifs. Il faudrait systématiser, et le label maison passive doit être utilisé pour cela, lorsque les projets répondent au référentiel, de faire tomber tous les garde fous vestiges de la RT 2005.
3- Dans le même esprit, il faut revenir sur le décret définissant les poêles à bois utilisés comme moyen de chauffage principal. Il est absurde qu’aucune modulation climatique ne soit prévue, et que l’on puisse chauffer 110 m² et pas plus, que l’on soit à Lille ou à Nice. Il est absurde de ne pas moduler cette surface en fonction du niveau d’isolation. Actuellement, le décret considère que l’on peut chauffer 110 m² si l’enveloppe est 25% plus performante que la RT2005. Et si l’enveloppe est 80% plus performante, ne peut on pas penser que le poêle pourra chauffer plus que cette surface ? Pourquoi n’est-ce pas possible ?
La variation spatiale et temporelle, qui traduit une pénalité de rendement liée à la circulation de la chaleur dans la maison devrait bénéficier d’une modulation plus favorable lorsque les poêles sont couplés à des VMC double flux. Actuellement, cette définition revient à retirer 20% de rendement en plus du rendement de production, quelque soit la solution de ventilation. C’est peu cohérent, peu adapté aux maisons très bien isolées, et peu avantageux par rapport au BBC Effinergie.4 –Les labels ne doivent plus dépendre de certificateurs qui vendent du 2 en 1 par effet d’aubaine. Aujourd’hui, il y a un effet d’empilement des contraintes absurdes, que nous pouvons résumer ainsi quand un maitre d’ouvrage veut obtenir le crédit d’impot du BBC. Les régles du décret BBC sont de faire une maison qui atteigne les 50 kwh/m² et d’obtenir le label.
Effinergie étant le seul label reconnu, il faut respecter son cahier des charges, qui impose en plus un test d’étanchéité à la livraison du bâtiment, et permet par rapport au décret une déduction du photovoltaïque avec maxima de 12 kwh/m².
Effinergie distribuant le label via promotelec pour les maisons individuelles, il faut aussi respecter le cahier des charges du label Performance de promotelec, qui impose notamment l’utilisation de produits certifiés, et favorise l’utilisation de matériels partenaires.
Cela peut donc paraitre logique, mais c’est un frein considérable. Promotelec considère uniquement les avis techniques français, et élimine systématiquement les produits non industrialisés comme le ballot de paille, les menuiseries triple vitrage, les isolants sans avis technique français. Dernièrement, un maitre d’ouvrage que nous suivons s’est même vu retoquer au BBC parce que ses capteurs solaires n’étaient pas préconisés par Bleu Ciel d’EDF !
Et comme il n’y a pas d’alternative, que peuvent faire les maitre d’ouvrage ? Ils ont en point de mire le crédit d’impôt du BBC, et vont soit y renoncer par conviction (quoi qu’en pense Promotelec, les maisons en paille ont des performances thermiques exceptionnelles), ou revoir leurs prescriptions, et quand cela se traduit par des produits moins performants, c’est pour le moins contre productif.
Effinergie doit contraindre promotelec et les autres certificateurs à proposer du Effinergie sans les labels du partenaire. Libre au maitre d’ouvrage de demander le label Performance, mais ne pas l’imposer..
Reconnaitre la filière construction écologique
La filière ne demande pas grand chose, nous souhaitons juste pouvoir continuer demain à proposer des maisons bioclimatiques ou différentes du concept de la maison sur isolée sans nous voir contraints au respect de la norme sous peine de refus de permis de construire. Ce qui est en cause ici est que l’outil de calcul RT2005 donne des résultats théoriques très différents des résultats réels.
Il existe actuellement de très nombreux manques dans la RT 2005, des systèmes non modélisables, des calculs simplifiés qui ne prennent en compte qu’un « modèle » de bâtiment, des matériaux qui bien que traditionnels n’existent pas dans les bases du CSTB. Sauf à demander un label, ce n’est pas un drame car, reconnaissons le, aucun constructeur, nous les premiers ne vérifions pas la conformité RT 2005 des projets de maisons écologiques. Ces études ne sont pas faites, même si fréquemment des études thermiques dynamiques leur sont substituées car apportant de vraies réponses pour les maisons bioclimatiques.
Nous parlons notamment dans notre dossier sur le bioclimatisme du moyen pour, en France, réaliser une maison construite selon l’application de principes du bioclimatisme poussés à l’extrême et réduire sa consommation de chauffage à zéro. Nous ne disons pas qu’il s’agit du modèle à suivre pour tous. Mais il serait anormal qu’en plus des freins urbanistiques déjà suffisamment contraignants il soit impossible pour un maitre d’ouvrage d’obtenir un permis de construire à cause justement de la RT 2012 !
La modélisation thermique du bâtiment est un domaine compliqué, et il n’est pas anormal que la RT 2012 utilise un modèle qui simplifie au maximum les équations car son objectif est d’abord de donner un résultat rapidement. Cela ne nous dérange pas car il existe des outils plus précis adaptés à ce type de démarche. Le modèle RT 2012 n’étant probablement pas adapté pour calculer de telles maisons, il est possible que ni les garde fou, ni les valeurs limites soient atteintes. Et encore, cela s’il est possible de faire un calcul ! Cela veut simplement dire que le maitre d’ouvrage ne pourra pas produire une note RT. Pour autant, la loi Grenelle II introduit une obligation pour le maitre d’ouvrage de la fournir pour obtenir son permis de construire.
Il est à préciser que ce maitre d’ouvrage ne sera pas intéressé par l’actuelle procédure dérogatoire Titre V qui n’est certainement pas compétente pour qualifier ce type de projets, n’en ayant certainement jamais suivi.
Alors que faire ? Bonne question.
Parfaitement d’accord avec vous sur la nécessité d’enlever le lien entre label performance et labellisation BBC/effinergie. Pourquoi se priver de matériels performants venu d’ailleurs !
Par contre votre définition de la maison basse conso m’étonne.
Pourquoi mettre 40 kWh/m2 pour le chauffage … c’est probablement plus que beaucoup de maison BBC actuelle !
Pourquoi reprendre le 120 kWh/m2 ep des maisons passive pour tous les usages énergétiques. C’est bien trop élevé ou bien trop encourageant a utiliser de l’électricité. C’est voir les choses du point de vue de l’utilisateur final mais pas de la société. C’est encourager a construire toujours plus de centrale électrique ….
Dégagement de CO2 de 6 kg (pas gramme !? ). Pourquoi pas mais là encore, il va falloir établir les coefficients d’émission de CO2 par vecteur énergétique et de façon un peu plis précis que la notion moyenne actuelle par type d’utilisation. Une maison très bien isolée, voir passive, va voir concentrer ses faibles besoins sur la période hivernale la plus froide. Bref, on va se rapprocher du niveau marginal de production de CO2 par kWh électrique a savoir pas loin de 600 g/kWh (et pas le fameux 180 g actuel). Comment peut-on mettre cela en place objectivement ?
Alors, dans l’ordre.
Pourquoi 40 : on est pas figé sur cette valeur cible, mais elle me parait intéressante car relativement proche de la démarche minergie, qui imposait d’avoir une enveloppe 40% mieux que le standard de leur RT (la SIA380/1), qui se situait à peu près à 70 kWh/m².a.
40 kWh/m².a, ca veut dire des parois proches d’un U de 0.20, avec VMC DF et double vitrage performant, donc pour définir un minima constructible, c’est pertinent car on arrive au seuil ou il est plus utile de passer sur des installations de chauffage centralisées.
Sur les 120, le propos est surtout de dire, au delà de la valeur, qu’il faut considérer tous les usages. La fixation d’un seuil est en soit compliquée, car pour les maisons, c’est pas dur d’être dedans, mais pour les bureaux, avec l’informatique qui va avec, c’est souvent peu évident.
Je prépare un article sur les facteurs de conversion et les dégagements Co2 justement pour réfléchir sur le point que vous évoquez.
Sauf erreur de ma part, Minergie (pas Minergie P), c’est 90% des besoins de chauffage définie par leur RT (SIA380/1:2009).
L’immense majorité des bâtiments Minergie dispose d’un moyen conventionnelle de chauffage …. Ne pas confondre avec Minergie P.
Dans le label passivhauss, ce n’est même pas 15 kWh/m2 qui défini le fait que l’on puisse se passer de moyen de chauffage conventionnel mais la puissance a installée inférieur à 10 W/m2.
Bref si l’on fait un projet a 14 kWh/m2 mais dont le besoin en puissance de chauffage est de 15 W/m2 … ils ne préconisent pas d’utiliser l’air comme seul vecteur d’énergie pour la chauffage !
Je confirme que pour les maison, être sous le seuil de 120 kWh/m2 ep, ce n’est pas difficile. Je me demande pourquoi il a été retenu dans le contexte Passivhaus.
Vivement votre article sur les facteurs de conversion et de dégagements de Co2, je pense que cela peux apporter un éclairage objectif sur les choix a faire. Cela nécessite donc aussi d’avoir une démarche globale et pas seulement focalisé sur les besoins de chauffage. Les critères énergie primaire et Co2 sont importants.
Minergie a évolué recemment, avec une nouvelle RT : la SIA 380/1/2009, remplacant la SIA 380/1.
Auparavent, il y a quelques années, Minergie imposait un résultat d’enveloppe à 80% de la valeur limite de la SIA 380/1, puis a rabaissé ce seuil à 60%.
Avec la nouvelle RT, c’est toute la réglementation qui a revu ces exigences pour se rapprocher du label Minergie. Donc dans ce cadre, Minergie a modulé son seuil à 90% ce qui se situe à une valeur relativement proche du 60% de l’ancienne RT.
D’accord sur les 120. Vous noterez toutefois que la mise à jour du phpp en 1.4 change le facteur de conversion de l’électricité de 2.7 à 2.6. Donc ce sera encore plus facile d’être dans les clous.
Pas fait la mise à jour en 1.4 mais l’info est intéressante.
Vous ne revenez pas sur le sujet du moyen de chauffage conventionnel ou non pour des projets qui ont des besoins de chauffage de 40 kWh/m2.
Pour Minergie même en version 2009, c’est clair c’est a priori du chauffage conventionnel.
Pour Minergie P, c’est uniquement en dessous de 10W/m2 que l’on passe éventuellement par la ventilation.
Schéma qui résume :
http://minergie.ch/tl_files/images/unterschied_f.jpg
La limite des 10w/m² est aussi utilisée par le label passif car c’est la limite de ce qui peut être transporté par l’air. si tu as un besoin au dessus de cette limite tu es obligé d’avoir un autre système que le réchauffage de l’air entrant.
Oui (c’est ce que je dis aussi dans le message 4 )c’est bien pour cela que je me demande pourquoi dans cet article on préconise 40 kWh/m2 pour de la basse conso en disant que cela permet de se passer de chauffage conventionnel ….
Cela dépend de ce que l’on appelle chauffage conventionnel. La basse consommation est surtout intéressante quand on veut chauffer avec un poêle.
C’est un peu le discours tenu ici :
https://www.fiabitat.com/etancheite-a-l-air-a-la-loupe.php#3
Je suis d’accord sur les 10 w/m² pour les maisons passives. Cette limite a surtout été édictée par rapport au souhait de ne pas augmenter les débits de ventilation sanitaires pour produire la chaleur. Cela se traduit par une température d’air proche des 52°C pour atteindre ce potentiel. Toutefois, l’outil phpp va plus loin que cette limite des 10 w puisque l’on peut mettre en relation la puissance disponible si l’on veut chauffer à une température donnée, avec la puissance nécessaire si l’on veut assurer cette consigne. Cette valeur de puissance est également facilement modulable avec le débit de ventilation, qui est calculé en fonction de chaque projet.
– Il y a un produit chez zenhder, la confobox, qui propose de chauffer via la ventilation à partir des maisons minergie, simplement, leur vmc est plus costaud (c’est la confod550) et la récup de chaleur ne se fait plus via le rejet mais une boucle géothermique.
– Je ne sais pas si vous avez connaissance de ces retours d’expérience menés par le prebat en 2007 : http://www.prebat.net/benchmark/benchmark.html.
C’est interessant parce qu’ils montrent sur le doc ventilation DF (http://www.prebat.net/benchmark/document/C8-VMC2flux-2008.pdf) que les occupants de maisons passives ont tendance à sous ventiler si la réalisation de leur réseau n’est pas parfait et génère un peu de bruit.
Dans le cadre ou on veut chauffer via la ventilation, c’est assez frappant de constater que ce souhait nécessite à la fois de valider la performance d’enveloppe, mais aussi la qualité acoustique de la diffusion d’air, afin d’éviter l’écueil des insatisfaits liés à une insuffisance de chaleur liée à une insuffisance de ventilation, liée à un surplus de bruit.
Ok, on arrive donc a un chauffage par poêle a bois. C’est vrai que cela a d’indéniable avantage écologique si c’est bien utilisé (pas au ralenti).
Maintenant, comment fait-on pour gérer la température dans une maison dont l’enveloppe est très performante.
Les besoins journalier au mois de novembre varie entre 0 et 30 kWh.
Les jours ou l’on a besoin de 3 ou 4 kWh, on brule 800 gr de bois … Ce n’est pas réaliste. On peut aussi penser que ce n’est pas important d’en brûler plus puisque c’est renouvelable.
En cherchant, je n’ai pas trouvé d’exemple de maison passive au sens passivhaus ou Minergie P chauffé par un poêle a bois buches. En existe-t-il ?
J’ai bien vu votre article mais je ne vois pas l’intérêt écologique de la maison passive chauffée a 100% elec avec une résistance .. 15 kWh/m2 de besoin et 35 kWh/m2 ep pour le chauffage sans compter la ventilation, l’ecs et l’éclairage …
Bonjour
Après la lecture de vos explications sur le fait de chauffer une maison basse conso avec un poêle + VMC DF (www.fiabitat.com/etanchei…), je me pose tout de même une question.
Dans une maison passive, on transporte effectivement une certaine puissance de chauffage par l’air qui est élevé à plus de 50°C, et cette puissance reste limitée : de l’ordre des 10 W/m2 qui ont permis de déterminer ce critère.
Dans une maison basse conso (moins isolée), on aura besoin de plus de puissance dans les pièces éloignées du poêle, et on ne véhiculera par l’air (à 23-25°C maximum) qu’une très faible puissance (environ 60W pour 25 m3/h).
Ou alors je fais une erreur quelque part…
L’article présente la stratégie de chauffage avec une batterie connectée sur la ventilation. Cela peut être une batterie électrique mais vu que dans chaque maison, chacun dispose d’un ballon pour la production d’eau chaude sanitaire, c’est plus intéressant (sauf si l’appoint de l’eau chaude est électrique) de mettre une batterie à eau chaude.
Le concept des systèmes multi énergie fonctionne également sur ce principe : Pompe à chaleur pour l’appoint chauffage et eau chaude, prise de calories sur le rejet de la VMC, et batterie eau chaude sur l’air insufflé.
Donc, le chauffage via la ventilation n’est pas limité à une batterie électrique, sinon, effectivement, ce serait peu intéressant d’un point de vue écologique, et rendrait difficile l’atteinte du coeff des 120 kwhep/m² tous besoins inclus.
@bouibz
Sur le schéma présentant le poêle couplé à la VMC, en fait on est plutôt à 18°C en température de soufflage au niveau des bouches. Ce que fait la VMC double flux, ce n’est pas distribuer la chaleur, mais limiter les écarts de température entre la pièce ou se trouve l’émetteur et les pièces éloignées. Ceci dit, si votre poêle est éteint, l’ensemble de la maison va baisser en température, la VMC n’y pourra rien.
Ce système est surtout intéressant si l’on ne souhaite pas avoir 19 ou 20 dans les chambres toute la nuit, car on peut homogénéiser les températures avec un différentiel de 2°C ainsi entre les pièces. Et la nuit lorsque le poêle est arrêté, cela n’est pas grave si votre température de confort en nuit se situe à 16-17. Si vous souhaitez 19°C dans la chambre, alors, il vaut mieux disposer d’un appoint qui va prendre le relais du poele
La distribution principale des calories, c’est la circulation naturelle de la chaleur produite par le poele, cela nécessite donc de laisser ouverte les portes pour permettre ce brassage.
Ce principe mise surtout sur le constat que sur une maison très bien isolée, on observe une diminution de température progressive entre 2-3°C au maximum sur une nuit. Donc si une flambée est faite le soir, et une le matin, même si le feu est éteint pendant la nuit, la maison ne se refroidit que très lentement.
Par rapport à la question du poêle et la maison passive
J’ai pas d’exemple direct de maison passive chauffée avec un poêle que je suis, même si j’ai déja étudié plusieurs projets fonctionnant ainsi (mais pas encore finis de construire) mais il existe quand même quelques exemples sur le territoire qui fonctionnent ainsi. Cela pose pas mal de soucis et nécessite donc un apprentissage de cet usage.
D’une manière générale, on aura grand maximum besoin de faire un feu dans la journée, dans la situation la plus défavorable. Et si l’on fait une flambée en cherchant un rendement correct, on produira la chaleur en 1/2 heure.
La VMC double flux répartit cette chaleur, mais sur une base de 2 heures. Donc à l’instant T, on aura produit pour toute la maison les calories pour une journée qui réchaufferont l’air de la pièce de vie. Et la VMC progressivement la répartira dans le volume.
Donc on peut charger moins le poêle pour produire moins de chaleur, mais on sait que cela sera compliqué pour avoir une bonne répartition.
On peut ajouter de l’inertie, pour déphaser un peu dans le temps la diffusion de chaleur aussi, ou en plaçant le poêle proche d’un mur accumulateur, mais bon, on sait que de toute façon, il y a un ajustement à l’usage qui va être fait par l’utilisateur, qui va devoir apprendre à doser tous ses paramètres.
Le poêle à granulés, avec sa modulation de puissance est quand même plus intéressant. Il s’agit juste de bien placer sa sonde d’ambiance.
Je ne suis pas d’accord sur un point … dans une maison passive la limite de 120 kWh/m2 n’est pas un problème même avec le chauffage électrique (batterie elec sur DF).
Pour l’utilisation d’un poêle bois dans une maison passive au sens passivhaus, je n’ai pas réussi a trouver un exemple.
Des maisons basse (ou pas) conso avec un poêle bois, oui j’ai des exemples et les écarts de température sont important avec une enveloppe qui n’est pas celle d’une vrai maison passive.