Frédéric LOYAU - Co-fondateur et gérant de la SCOP Fiabitat Concept.
J'interviens depuis 2003 pour accompagner les projets en écoconstruction. Passionné par les puits canadiens, je suis auteur en 2009 du livre "puits canadien et ventilation basse énergie" aux éditions L'inedite.
Intéressé par la construction passive, j'ai accompagné une cinquantaine de projets passifs, dont quelques uns ont été ou sont en cours de certification.
Cet article est le premier d’une série d’articles sur la performance énergétique, la RT 2012, et la présentation d’une méthodologie alternative pour l’optimisation énergétique des bâtiments. Nous avions eu l’occasion déja d’écrire plusieurs billets sur le label basse consommation effinergie pour pointer les éléments qui nous paraissaient à l’époque compromettre l’objectif de faire évoluer le monde de la construction, et qui nous avaient conduit à ne plus réaliser les calculs thermiques nécessaires à l’obtention de ce label. Depuis, plusieurs évolutions ont eu lieu, qui répondent en partie aux objections qui étaient faites au label.
La semaine dernière, à l’occasion du salon européen du bois et de l’habitat durable se déroulait sur deux jours les assises de la construction passive. Ces journées très riches ont été l’occasion de mesurer les avancées de la construction passive sur le territoire français.
Retour sur le contenu des journées et les perspectives pour le développement du passif
Un bâtiment passif est une construction (ou rénovation) ou les déperditions de chaleur ont été réduites à un minima qui permet de se passer de système de chauffage conventionnel. Cet objectif est même un enjeu puisque la balance économique du projet justifie les sur-investissements vers une meilleure isolation, des vitrages performants et une ventilation double flux par le fait que cela permet de sous-investir sur les moyens de chauffage : il ne sera pas nécessaire pour assurer le confort en hiver d’avoir une chaudière, avec son réseau de plancher chauffant ou radiateur.
La période récente est fertile puisque la sortie du rapport de l’OPECST aura déclenché son lot de commentaires, le plus souvent accusatoires. Ce rapport concerne à la fois la loi Grenelle I & II, le bâtiment basse consommation (qui peut donc être mis en parallèle des initiatives du BBC-Effinergie) et des réflexions sur la pertinence des modulations pour la prise en compte du chauffage et production d’eau chaude électrique. Essayons de reconstituer le puzzle qui est en train de se dessiner.
Nous étions assez critiques envers le texte de loi Grenelle I concernant la réglementation thermique 2012, et plutôt circonspects devant les débats des sénateurs sur la loi Grenelle II concernant les modalités de son application, puisque les sénateurs n’avaient pas l’air de savoir ce qu’était une étude thermique, ce qui est assez préoccupant lorsque le débat porte sur l’évolution des réglementations thermiques. Les législateurs avaient renvoyé plusieurs décisions importantes à un office parlementaire, l’OPECST, pour évaluer notamment l’opportunité de modifier les facteurs de conversion des énergies primaires, et évaluer l’impact économique de la transition vers ce « saut » performantiel.
Effinergie vient de publier de nouvelles règles de calcul pour les projets disposant de capteurs solaires photovoltaïques. Celles ci introduisent plusieurs modifications étonnantes.
Jusqu’à présent, les bâtiments neufs basse consommation devaient s’astreindre à une valeur de consommation primaire de 50 kWh/m², modulée en fonction de la zone climatique et l’altitude. La production d’électricité photovoltaïque était déductible à hauteur de 12 kWh/m² primaire, ce qui revenait à permettre à ces projets d’atteindre une valeur de consommation de 50+12 kWh/m².
Dans les précédents billets, nous signalions les résultats très favorables obtenus sous l’outil RT 2005. Nous avons donc cherché à y voir un peu plus clair en comparant, sur une dizaine de projets basse consommation et passifs que nous suivons quelles étaient ses différences et comment elles pouvaient s’expliquer.
Alors que commencent à circuler les premiers documents du CSTB précisant les avancées de cette nouvelle réglementation, et que comme à chaque nouvelle réglementation, la filière trépigne sur les miettes d’information récupérables… Pendant ce temps la, la loi Grenelle II poursuit son chemin. Elle est passée par l’assemblée nationale et vient d’être votée le 9 octobre en première lecture au sénat. L’heure est donc venue d’avoir les réponses aux questions posées sur le billet Rt2012 : comment la faire appliquer ?
Votée pendant l’été, la loi Grenelle fixe les contours de la future RT 2012. Annoncée comme révolutionnant le monde de la construction, nous nous sommes intéressés à son contenu, pour imaginer ce que cette loi va changer par rapport aux pratiques actuelles.
Votée pendant l’été, la loi Grenelle fixe les contours de la future RT 2012. Annoncée comme révolutionnant le monde de la construction, nous nous sommes intéressés à son contenu, pour imaginer ce que cette loi va changer par rapport aux pratiques actuelles.