Introduction
Contexte
Un label basse énergie récompense un projet dont les consommations énergétiques sont très largement inférieures aux consommations requises par la réglementation thermique. Cette démarche spécifique nécessite de se reporter à un cahier des charges précis et un calcul thermique pour déterminer les consommations énergétiques du projet en amont de sa construction, et contrôler la bonne réalisation par un test de pression du bâtiment réalisé à sa réception.
Depuis 2007, on trouve sur le secteur français plusieurs labels s’inscrivant dans la basse et très basse énergie. Le plus connu étant le label maison passive (passivhaus) qui compte en Europe près de 18000 réalisations terminées (mi 2009). Jusqu’à 2007, la France a été assez hermétique à la performance énergétique : la possibilité de construire des maisons réduisant le chauffage à un appoint ou mieux sans chauffage étant inconnue de la plupart des professionnels du bâtiment français.
En 2007, on verra successivement le lancement d’Effinergie, label soutenu notamment par le CSTB et différentes régions, répondant au décret d’état présentant les exigences de la certification BBC, et très fortement inspiré du label suisse Minergie ; de Minergie France, directement adapté des exigences suisses et soutenu par l’association Prioriterre qui en assure la promotion sur le territoire français. Le label Passivhaus a également une forte visibilité en France par le biais de l’association La maison Passive France, qui en assure la promotion.
La profusion de labels créant une certaine cacophonie auprès des promoteurs des différents labels, ce dossier vise à vous donner les informations les plus complètes pour comprendre et comparer les labels basse énergie. Nous ne visons pas ici à décrire précisément ce qu’est une maison passive, basse énergie ou bioclimatique. Nous l’avons toutefois fait sur les dossiers suivants : La construction passive – La construction bioclimatique
Toutefois, si nous devions décrire rapidement les spécificités des démarches basse énergie, on retrouve le tronc commun suivant :
- Les déperditions sont réduites au maximum : le bâtiment sera donc compact pour réduire les surfaces de parois au contact avec l’extérieur, celles ci seront fortement isolées, entre 15 et 30 cm selon la performance visée, et l’isolation sera jointive (pas de ponts thermiques ni fuites d’air). Les menuiseries sont performantes et parfaitement posées, elles sont en double vitrage ou triple vitrage, selon la localisation du projet et l’orientation solaire des vitrages.
- Les apports passifs sont valorisés : la conception sera orientée favorablement par rapport au soleil pour récupérer ses apports gratuits. Ces apports sont soit stockés par des matériaux lourds (inertie thermique), soit récupérés et valorisés par une ventilation double flux. Les apports internes participent également au chauffage de la maison.
- La ventilation est performante : la maison est étanche à l’air ET correctement aérée. La ventilation est généralement mécanique mais ce n’est pas une obligation. Elle assure une répartition de chaleur homogène dans la maison et évacue l’air vicié, sans obligation d’ouvrir les fenêtres (même si ce n’est pas un problème de le faire).
- Le chauffage est un appoint : la stratégie des bâtiments basse énergie suit une logique. Si l’enveloppe est plus performante, elle sera plus coûteuse. Pour que cela ne soit pas problématique il faut que cette sur isolation conduise à des économies sur d’autres lots. Les bâtiments basse énergie peuvent être chauffés avec un petit poêle, et les constructions passives avec un appoint connecté sur le réseau de ventilation. Il est possible de faire autrement évidement, mais conserver un réseau de distribution de chaleur dédié rend la démarche basse énergie moins pertinente (surinvestissements non amortissables).
- Le confort d’été est maîtrisé : par le biais de protections solaires adéquates, d’une sur ventilation nocturne, d’un puits canadien le cas échéant. L’idée est de ne pas recourir à un système de climatisation, quelque soit la localisation climatique.
- Les consommations énergétiques sont maîtrisées, énergies renouvelables pour la production d’eau chaude sanitaire, appareils à basse consommation, production d’électricité renouvelable éventuellement.
Qu’appelle t-on la démarche de construction basse énergie ?
La basse énergie correspond à une division par 3 des consommations énergétiques par rapport à un bâtiment neuf actuel.
Le passif correspond à une division par 5 des consommations énergétiques par rapport à un bâtiment neuve actuel, et une division par 2 des consommations énergétiques par rapport à une construction basse énergie.
A cette base généraliste, il faut tenir compte du facteur climatique français. Une maison passive construite dans le sud de la France consommerait 3.6 fois moins d’énergie qu’une maison neuve actuelle (au lieu de 5 fois dans le nord de la France).
Les chiffres annoncés sont des estimations qui ne correspondent pas aux exigences directes des labels. En effet, chacun se basant sur un périmètre différent (dans la prise en compte des consommations de chauffage, eau chaude, ventilation, éclairage, autres usages), cela ne permet pas une comparaison directe. Nous avons donc estimé dans l’histogramme plus haut la consommation primaire du chauffage et eau chaude. L’exigence de Effinergie par exemple est de 65 kWh/m² en zone H1 (et non 40), mais ce chiffre inclut les auxiliaires pour la ventilation et l’éclairage.