Equilibre des énergies, vous connaissez ? Les lecteurs attentifs de ce blog en connaissent tout du moins les acteurs et leurs actions puisqu’il s’agit d’une association, fédérant la plupart des acteurs du lobby du chauffage électrique, qui vient de se créer pour tenter de communiquer auprès des acteurs institutionnels et du grand public leur grand désarroi lié à la mise en application de la RT 2012.
Vous pouvez vous reporter à la rubrique RT 2012 et labels basse consommation, ou consulter l’article précédent : Le lobby du chauffage électrique veut faire annuler la RT 2012
Article écrit le 29 juin 2011
Équilibre des énergies, qui est-ce ?
L’association se présente dans son dossier de presse ainsi :
Pour un juste équilibre entre maîtrise des énergies, maîtrise des coûts et protection de l’environnement
Venus d’horizons divers, les membres de l’association « Équilibre des énergies », préoccupés des évolutions récentes du contexte énergétique et des incertitudes qui l’affectent, ont décidé de mener ensemble des travaux approfondis sur l’utilisation rationnelle des énergies dans le bâtiment à usage résidentiel et tertiaire qu’il s’agisse de construction neuve ou de rénovation des bâtiments existants.
Parce que ce sont des praticiens au contact des réalités économiques et sociales sur le terrain, ils considèrent que la maîtrise des énergies doit être d’abord au service des ménages et des professionnels qui utilisent ces bâtiments. Au delà des considérations de commodité et de qualité de vie, ils attachent donc une attention toute particulière aux coûts d’accès à l’énergie : coût d’investissement, charges d’exploitation, facture énergétique.
Parce qu’ils sont convaincus que la maîtrise du changement climatique sera le défi majeur de ce siècle, ils s’inscrivent avec détermination dans la logique du Grenelle de l’environnement qui a fait de la réduction des émissions de gaz à effet de serre son objectif prioritaire. Mais, là encore, parce que les capacités de financement du consommateur ou du contribuable sont fortement limitées, l’optimisation de leur utilisation revêt une importance cruciale.
C’est au regard de ces préoccupations qu’on été évaluées différentes solutions de mise en œuvre des énergies pour le chauffage et le chauffage de l’eau, à la fois pour la construction neuve de demain (qualité du bâti conforme à la réglementation thermique 2012) et pour des bâtiments conformes à la réglementation thermique 2005.
Source – Équilibre des énergies : Edito du président
L’association, financée par les acteurs du chauffage électrique, en premier lieu EDF, reformule et met en scène les revendications qui précédemment étaient défendues par ses adhérents individuellement. On retrouve notamment le GIFAM, qui a déposé en janvier un recours en annulation de la RT 2012, Promotelec et Atlantic, épinglés fin 2009 par l’OPECST pour leurs actions de lobbying, différentes associations de pavillonneurs qui clament depuis un moment le fait que la transition RT2005 /RT2012 renchérit considérablement les couts de construction, des associations de consommateurs et une associations fédérant des organismes HLM.
Au niveau des idées véhiculées par Équilibre des énergies, une se détache largement : l’énergie primaire. L’association ne comprend pas, notamment :
[…] la RT2012 est incomplète en l’état en raison d’un manque d’observation de tous les articles de la loi Grenelle 2 qui proposent, entre autres, de moduler l’énergie primaire avec le dégagement de CO², comme pour le bois ou pour les réseaux de chaleur! […]
Et le législateur n’a pas prévu que le chauffage électrique puisse bénéficier de la modulation avantageuse réservée aux énergies renouvelables ! Sapristi…
Le concept d’énergie primaire pénalise également les logements chauffés à l’électricité dans les DPE, ce qui parait paradoxal à l’association :
les coefficients attribués à ce jour pour le calcul de l’énergie primaire consommée par les usagers vont dévaloriser le patrimoine de nombreux français qui n’ont jamais violé les lois précédentes.
Ce diagnostic [graphique 6] obligatoire lors de la cession d’un bien immobilier, pénalise, ce qui est normal, tous les logements construits selon des normes antérieures moins contraignantes. Mais, reposant sur la consommation d’énergie exprimée en énergie primaire, il pénalise beaucoup plus lourdement, les logements chauffés à l’électricité que des logements similaires chauffés au gaz construits à la même époque.
Pourtant ces logements électriques sont mieux isolés, présentent, aux conditions économiques actuelles, un coût d’utilisation (charges d’entretien+ abonnement(s)+ coût de(s) énergie(s) ) tout-à-fait comparable, voir inférieur à celui d’un logement chauffé au gaz construit à la même période et, de surcroît, leurs émissions de CO2 sont moindres. Qui pourra convaincre le propriétaire d’un tel logement que cette surpénalisation et la dépréciation de son bien immobilier qui peut en résulter sont justes parce qu’il consomme davantage « d’énergie primaire », concept qui lui est absolument étranger ?
Ce qui est particulièrement intéressant dans l’argumentaire déployé, c’est que finalement, ce n’est pas parce que la filière souhaite continuer à équiper massivement les nouvelles constructions de chauffages électriques de base qu’il faut modifier la loi, c’est parce que les consommateurs le demanderaient, et parce que le chauffage électrique (direct) serait une réponse pertinente pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Par ailleurs, le lecteur attentif notera cette dépréciation du concept d’énergie primaire, concept « étranger », que le « propriétaire » ne comprend pas. Ce qui devrait, par ce simple fait, le rendre suranné.
Une question préalable est posée. L’association Promotelec doit se trouver dans une situation vraiment « schizophrène ». Car cette RT 2012 mise en cause n’est pas très différente dans son principe du label BBC Effinergie. Il est étonnant d’être à la fois participant au label BBC comme certificateur pour la maison individuelle tout en adhérent à un discours contestant en bloc le bien fondé de cette RT 2012/BBC.
une argumentation de choc
Pour étayer leur argumentation, et parce que l’association est sérieuse, elle est dotée d’un Comité scientifique, économique, environnemental et social (avec la majuscule s’il vous plait). Constitué d’experts des membres de l’association et de personnalités extérieures, il permet de:
- garantir la qualité et l’impartialité des analyses et prises de position de l’association,
- élaborer une vision prospective partagée par les membres de l’association mettant en particulier l’accent sur l’apport des solutions innovantes à moyen et long terme.
Qualité et impartialité, c’est important pour la suite.
En gros titre, nous retrouvons :
Quand la RT2012 interdit la mise en œuvre de solutions innovantes moins chères en investissement, moins coûteuses pour l’usager et moins émettrices de CO2
Interdiction ? Les membres de l’association ont ils lu les présentations de la RT 2012 ? Celles qui présentent le chauffage électrique comme l’une des solutions phare, notamment. Prétendre à son interdiction est un mensonge. (Par ailleurs, de nombreux exemples montrent que les niveaux d’isolation nécessaires pour se chauffer à l’électrique sont loin de l’exigence passive).
Sur le deuxième aspect, le moindre cout en € pour l’usager, et le cout CO2, Equilibre des énergies nous propose un tableau très révélateur dans son dossier de presse, qu’il brandit pour démontrer que le chauffage électrique se trouve singulièrement désavantagé sur le bilan énergie primaire alors qu’il représente le meilleur compromis sur les couts de fonctionnement et rejets CO2 :
Source : dossier de presse
La solution « panneaux rayonnants + chauffe-eau thermodynamique» est pour un coût d’investissement un peu supérieur à la solution « chaudière gaz double service » mais inférieur à la solution « gaz + chauffe-eau solaire » nettement meilleure en coût d’exploitation et en émissions de CO2 que les deux solutions gaz. Il s’agit donc d’une très bonne solution pour le consommateur et, pourtant, elle ne satisfait pas au critère de consommation par m2 en énergie primaire !
Source : dossier de presse
Et là, on tique…
- Le chauffage électrique direct présente des émissions CO2 2 fois plus faibles que le chauffage gaz ?
- Le chauffage électrique direct présente des couts de fonctionnement incroyablement faibles, largement inférieurs aux pompes à chaleur ? (On imagine mal l’association AFPAC qui adhère à Equilibre des énergies en accord avec un tel discours ?)
Même si les informations du document sont partielles, nous avons pris le temps de refaire les calculs rapidement, en se basant sur les conventions en vigueur à ce jour (le prix d’achat des énergies actuel, le bilan CO2 par énergie consensuels utilisé par les DPE et la RT2012). Et force est de constater que nos résultats sont légèrement différents.
Si on se base sur l’exemple chaudière gaz double service, on peut présumer que le besoin de chauffage est de 1700 kWh/an, le besoin d’eau chaude de 1200 kWh/an ). Si la SHAB est de 61 m², considérons que cela donne une SHON RT de 75 m² (cela donne un Cep proche de 52). Considérons évidement que tous les projets comparés ont le même besoin énergétique, et regardons les résultats obtenus selon le mix énergétique retenu.
Systèmes énergétiques |
Cep 5 usages | Bilan Co2 5 usages |
cout d’exploitation |
---|---|---|---|
chauffage électrique direct + eau chaude électrique |
116.89
|
7.52
|
6.11 |
chauffage électrique direct + ecs thermodynamique |
90.36
|
7.08
|
5.23 |
Chaudière gaz condensation |
54
|
9.79
|
5.23 |
Chaudière gaz condensation |
43.83
|
7.41
|
4.49 |
PAC air / eau |
51.27
|
2.91
|
3.52 |
Pour les couts de fonctionnement, j’ai considéré un abonnement HP/HC pour les deux premières solutions, les valeurs Ep considérées sont celles utilisées dans les DPE, les valeurs Co2 étant issues des données objectives les plus récentes.
Comparons en détail les résultats.
Systèmes énergétiques |
Cep 5 usages kWhep |
Bilan Co2 5 usages kg Co2 |
cout d’exploitation |
|
---|---|---|---|---|
Calcul fiabitat |
Chaudière gaz condens |
54 kWhep/m².an |
9.79 |
5.23 |
Calcul Equilibre |
Chaudière gaz condens |
50.7 kWhep/m².an |
10.6 |
9.6 |
Il semble que l’étude Equilibre ait nettement majoré les coûts de fonctionnement du chauffage gaz. Comment est-il possible que son bilan de fonctionnement atteigne 720 euros/an comme le suggère Equilibre ? Même en considérant en plus des frais d’entretien de la chaudière, l’étude pénalise outrancièrement les trois dernières solutions, tout en favorisant les deux premières utilisant l’électricité.
Comparons en détail les résultats de la solution chauffage électrique.
Systèmes énergétiques |
Cep 5 usages kWhep |
Bilan Co2 5 usages kg Co2 |
cout d’exploitation |
|
---|---|---|---|---|
Calcul fiabitat |
Électricité ch+ecs |
116 kWhep/m².an |
7.52 |
6.60 |
Calcul Equilibre |
Électricité ch+ecs |
97.9 kWhep/m².an |
4.1 |
3.9 |
Détail ep/CO2 ici et financier ici
conclusion : coûts de fonctionnement largement minorés, bilan co2 quasiment divisé par 2.
Comparaison globale
Le plus intéressant est de comparer l’ensemble des résultats, ce qui permet de prendre la mesure du problème posé :
Energie primaire
Pour la valeur Cep, nous obtenons des résultats proches. Rien à dire.
Bilan CO2
Pour la comparaison du bilan Co2, le chauffage électrique semble minoré d’un facteur 2, et les autres solutions sont légèrement majorées. On voit en fait nettement apparaitre que les différences entre chauffage électrique et chauffage au gaz sont faibles, du fait que le chauffage électrique est très émetteur de co2. La différence se fait sur la production d’eau chaude.
Couts de fonctionnement
Cette troisième comparaison est la plus parlante. Les solutions chauffage électrique sont minorées d’un facteur 2, et les solutions autres sont majorées d’un facteur 2. Belle objectivité, non ? Il faut préciser qu’au delà de l’exemple, plus le logement est grand et plus les écarts se creusent en faveur des trois dernières solutions (les écarts sont ici surtout faibles parce que les consommations considérées sont faibles).
Concluons
Il y a fort à parier que cette analyse de Equilibre soit la première d’une longue série car l’enjeu est de taille pour les industriels, fabricants de chauffage électrique, et EDF, vendeur d’électricité. Il semble également que toutes les influences discrètes pendant le vote de la loi ayant été épuisées, le débat soit désormais à la fois porté sur la place publique, et sur les recours visant à l’annulation du texte et à la modification en leur faveur : le site internet d’équilibre des énergies à cette vocation, publier des analyses de ce type avec l’objectif que le chauffage électrique soit considéré au même titre que les énergies renouvelables.
Cette étude pose le problème de l’objectivité des hypothèses de calcul, et de l’exploitation de ses résultats comme élément d’un débat public voulu par l’association. En l’occurrence, il existe dans ce tableau de telles différences, sur les coûts de fonctionnement considérés, sur les rejets CO2 attribués à la solution gaz que l’on en vient à suspecter soit l’erreur « accidentelle » mais grossière, soit la manipulation, ce qui est encore plus problématique pour la respectabilité de la démarche.
Sur le fond, notons en premier lieu que le DPE donne à la fois pour indicateur la valeur en énergie primaire et les rejets co2. Il n’y a pas qu’un indicateur mis à la disposition du consommateur.
L’argument que l’énergie primaire n’est pas l’unique indicateur objectif pour mesurer la performance d’un bâtiment est pertinent, c’est également ce que nous disons depuis plusieurs années sur le blog (pistes pour améliorer la démarche BBC), mais l’analyse partiale qui est développée ici est biaisée puisque intéressée. Rappelons le propos de l’OPECST sur ce point : moduler serait travestir la réalité. Il apparait plutot nécessaire d’ajouter comme le proposait les parlementaires un second garde fou sur les émissions de gaz à effet de serre que d’introduire de nouvelles modulations pour de mauvaises raisons (le chauffage électrique n’est pas bon marché à l’usage, et a un impact environnemental qui ne justifie en aucun cas de l’avantager, circoncire son usage aux bâtiments très performants est donc normal, et en aucun cas discriminatoire).
Le concept d’énergie primaire doit lui évoluer, pour se rapprocher de l’énergie primaire non renouvelable et être associée à d’autres critères, comme la performance de l’enveloppe, les coûts de fonctionnement et les émissions de gaz à effet de serre, dans l’idée ou le bâtiment durable se doit d’être bon sur l’ensemble de ces thématiques. Mais toute « bidouille » se basant sur l’idée de ne pas favoriser un mode de production est une impasse.
A signaler, la réponse de Equilibre des énergies à notre billet ici :
http://www.equilibredesenergies.org/21-07-2011-30-millions-de-logements-a-renover-avec-laccord-des-proprietaires
La réponse faite sur leur blog
Votre argumentaire ne répond pas sur le point central de ma critique : les chiffres annoncés. Si biais il y a, cela pose problème je pense pour tout l’argumentaire qui en découle.
Sur la position de promotelec. Vous relayez une réponse de Effinergie via le moniteur qui critique votre présentation. Cela je pense en dit suffisament long sur la question.
« ce n’est pas la nature de l’usage qui conduit à ce que l’électricité émette plus ou moins de co2, c’est son mode de production. Ce dernier dépend de la saison, du mois, du jour, de l’heure où le kWH est fabriqué. C’est pourquoi un kWH produit en heure de pointe est à l’origine d’une émission de co2 identique qu’il soit utilisé pour l’éclairage, la télévision, l’informatique, la ventilation….. »
Cette position pour le moins « originale » mériterait une argumentation nettement plus fournie. On ne prend pas le coefficient co2 qui arrange. Si saisonnalité il y a, c’est bien parce que les 30 GW de demande supplémentaire viennent d’un usage spécifique.
C’est d’ailleurs EDF qui dans une note de cadrage en 2005 avait introduit cette idée d’un contenu co2 de l’électricité par usage.
Par ailleurs, cela vous attristera probablement, mais plus les bâtiments sont performants et plus leur consommation de chauffage se fait pendant les pics justement fortement émetteurs en co2. Ce qui invalide l’idée d’un contenu co2 à 180 ou 225, et amène plutôt à la considération d’un contenu co2 = au contenu de l’électricité marginale, soit 600 g quand on chauffe un bâtiment passif ou très basse conso.
Quant à l’idée de raisonner en énergie finale, c’est non opérant pour de multiples raisons, en premier lieu parce que cela déséquilibrerait la RT en faveur des PAC.
je ne suis pas spécialiste mais j’ai une bbc gaz et je suis 550€/an et mon voisin a une bbc Pac (air/eau) et il est à 450-500€/an. Tout le monde pense avoir raison… c’est bien connu! Peut-être un élément pour expliquer la différence entre vos chiffres et ceux d’équilibre, c’est qu’il ont prit l’ammortissement/entretien des systèmes…? et là l’élec à un gros avantage.
Ce qui compte le plus c’est d’isoler sa maison au max et là tout le monde est d’accord! Peace and love!!
Nous n’aurions pas écrit ce billet si l’explication à ces différences était si simple 😉
Un rendement de 100%, qui traduit un chauffage sans déperdition d’énergie, ne constitue plus l’idéal à atteindre en matière de chauffage. Le rendement idéal d’un chauffage sans production d’entropie ne sera jamais atteint, mais les rendements énergétiques des chauffages à faible production d’entropie dépassent très largement 100%, comme le montrent les pompes à chaleur, dont les rendements sont couramment situés entre 300% 400%.
Ce dernier point a une conséquence pratique immédiate. Pour un chauffage avec pompe à chaleur, une maison consommera moins d’énergie si elle est conçue pour être chauffée par de l’eau à 30°C circulant dans les sols, que si elle est conçue pour être chauffée par de l’eau à 60°C circulant dans des radiateurs.
pour cela , rien n’égale la PAC.Ni combustion , ni effet joule.
Cordialement.
Bonsoir,
Sur ce sujet, et même dans l’hypothèse hasardeuse qu’un jour les différents acteurs s’entendent sur les chiffres présentés, le problème de fond reste, et restera toujours, l’argumentaire plus qu’orienté développé en France depuis plus de 50 ans autour de l’électricité nucléaire : prétendue indépendance énergétique, prétendue énergie décarbonée voire même renouvelable (!), coût bas (mais parce que tronqué).
Nous connaissons avec certitude l’impasse que constituent à moyen terme les énergies non renouvelables issues du pétrole, du gaz ou du charbon.
Mais il y a une imposture intellectuelle vis-à-vis du grand public à promouvoir l’électricité nucléaire comme solution alternative d’avenir. D’abord parce qu’elle ne l’est pas : dangerosité du nucléaire, impact sur la planète, matière première non renouvelable, pour les raisons les plus connues. Ensuite car cela se fait systématiquement au détriment de la mise en œuvre des énergies renouvelables (les récentes déclarations de certains hommes politiques ou dirigeants de gros fournisseurs d’énergie sont à ce sujet affligeantes).
Si ne serait-ce qu’un tiers des investissements et de la volonté politique dispensés depuis des années pour le nucléaire étaient mis au service des énergies renouvelables, la porte serait ouverte à une électricité majoritairement non nucléaire et non carbonées comme une des solutions d’avenir.
Un petit doc disponible sur le site négawatt apporte un éclairage complémentaire sur l’incohérence systémique à promouvoir actuellement le chauffage à effet joule : http://www.negawatt.org/telechargement/PointeElec/nW%20Pointe%20elec%20Presentation%20011209.pdf
Bien cordialement
Je découvre avec beaucoup de retard les opinions diverses émises par les uns et les autres. N’étant soudoyé par personne mais obsédé par la dérive des coûts de construction depuis des décennies par rapport à l’évolution de l’indice du coût de la vie, je me contente d’observer la compatibilité de la RT 2012 avec l’installation en résidentiel collectif comme individuel d’un chauffage électrique par effet Joule direct et l’effondrement du coût d’utilisation qui en découle par rapport à d’autres moyens de chauffage.
Une étude thermique raisonnée, en parfaite conformité avec les critères du moteur de calcul officiel du CSTB, confirme pleinement cette possibilité, à l’égal des autres énergies. A moins que l’on ne conteste la validité de ce moteur de calcul.
N’étant ni adorateur ni pourfendeur des diverses sources d’énergie électrique, je trouve simplement que limiter les dépenses d’investissement et réduire les dépenses de fonctionnement peut rendre quelques services à mes concitoyens.
En réponse à VM notamment,
Sans être pro-nucléaire, parlons d’éléments équivalents. Une production faiblement carbonée mais pilotable comme le nucléaire ne peut se comparer avec une production « dé »-carbonée renouvelable mais non pilotable.
Quid du stockage ? aujourd’hui, il n’existe aucunes solutions industriellement équivalentes pour avoir un pilotage aussi réactif que le nucléaire et dont la production ne générerait aucunes émissions de CO2. Donc comparons des choux avec des choux et des tomates avec des tomates.
Combien de tonnes de terres rares nous faut-il pour équiper un parc de stockage chimique d’énergie renouvelable capable de remplacer 100% des centrales à fission ? Combien de barrage devrons-nous construire ?
Que les lobbys pro-nucléaires colorent le tableau nuls doutes, mais si l’objectif est de baisser les émissions de CO2 à court terme, l’uranium est plus adéquat que les énergies fossiles. Oui, cela engendre des risques mais qui a comparé le risque climatique au risque nucléaire ? Lequel pèse le plus sur notre capacité à survivre à moyen terme, à éviter les boucles de rétroaction positive déjà identifiées ?
Dans l’immédiat, plutôt que de donner des milliards à des énergies fossiles non pilotables, investissons dans des moyens de transports efficaces, isolons les bâtiments, produisons des Negawatts.