Nous allons tenter de voir dans ce texte les améliorations qu’il serait pertinent d’apporter à la RT2012. Pourquoi le faire maintenant ? Tout d’abord parce que dans le cadre des différentes expérimentations menées jusque-là sur la démarche “Energie Carbone”, il nous apparaît que la question de l’amélioration des outils de calcul existants n’est que très rarement abordée, ou uniquement sous l’angle d’apporter de nouvelles fonctionnalités dans la future RT (calcul BEPOS par exemple).
Ayant produit un décryptage de la RT2012, et discutant régulièrement avec d’autres bureaux d’études thermiques, nous voyons un décalage entre les annonces de la DHUP et les attentes des professionnels. La plupart des acteurs de terrain ne sont pas du tout satisfaits des outils RT actuels : trop de complexité, pas assez de pédagogie, calcul trop « administratif » aux résultats très optimistes…
Bref, dans le document ci-dessous, nous allons tenter de faire notre synthèse des points qui ne vont pas et sur lesquels nous souhaitons des avancées.
Dans un texte séparé, nous tenterons d’analyser le nouveau volet carbone.
1- Améliorer la pédagogie dans les livrables
La situation actuelle est la suivante. Lorsqu’un bureau d’études produit une étude RT2012, une synthèse standardisée (RSET) reprenant le contenu de l’étude est produite par le logiciel de calcul. Cette synthèse est établie selon un modèle créé par le CSTB.
Le problème est que cette synthèse est souvent totalement incompréhensible pour les maîtres d’ouvrage, qui doivent pourtant en traduire les recommandations sur leur chantier.
Elle est par ailleurs très incomplète, ne décrivant par exemple pas les composants des parois prévus dans l’étude alors que lors de l’attestation finale, le contrôleur doit pourtant les vérifier.
Il nous semble indispensable que les rapports d’étude standardisés soient revus en profondeur et comprennent 2 volets :
- Une synthèse des résultats atteints par le projet en illustrant mieux ce qui relève de la performance, le confort, les consommations d’énergie (ce sujet touche aussi le point 3 et 4 sur la redéfinition des principes clés du bâtiment basse énergie),
- Une annexe technique reprenant les composants du projet et le détail du calcul. On y trouverait les hypothèses illustrées complètes, facilitant donc l’appropriation pour les autres intervenants du projet (et pas simplement comme aujourd’hui uniquement des valeurs U globales pour les parois, un amoncellement de tableaux pour les systèmes avec des coefficients qui ne parlent à personne)
Evidemment, il serait aisé de répondre à cette critique qu’il appartient au bureau d’études de joindre un rapport illustré en plus du rapport standardisé (ce que beaucoup font), mais ce serait une belle avancée que le document de base soit compréhensible et inclus au moins toutes les informations fondamentales : l’enjeu est bien que toutes les personnes qui interviennent sur un projet de construction puissent comprendre le document.
2- Mieux informer les maîtres d’ouvrage dans les attestations
La fonction de l’attestation RT2012, que les bureaux d’études génèrent au moment du dépôt du permis de construire, est de permettre aux maîtres d’ouvrage de justifier auprès du service instructeur du permis de construire qu’ils ont initié un travail d’étude avec un professionnel.
L’introduction de cette attestation avec la RT2012 est une avancée, qui aura permis d’informer les maitres d’ouvrage déposant un permis de l’existence de cette RT, éviter qu’ils ne le découvrent à la fin de leur construction.
Par contre tous les bureaux d’études pestent au quotidien contre ce document, généré sur le site rt-batiment.fr à partir de l’étude thermique, qui n’est ni personnalisé, ni pédagogique et informatif.
- Il ne serait pas compliqué de revoir les titres du document et d’adapter l’attestation générée selon que cela concerne une demande de permis en maison individuelle ou une attestation de prise en compte des approvisionnements en énergie des bâtiments de plus de 1000 m², et d’ajuster le contenu selon le type d’attestation.
- Le document attestation est très souvent confondu avec l’étude thermique par les particuliers, confusion renforcée par le recours fréquent des particuliers aux sites de vente d’attestation RT2012 sur internet, qui n’achètent que ce document et finissent par s’apercevoir trop tard que ce n’est pas cela qui est attendu à la fin des travaux pour obtenir une conformité. Aussi, un rappel des obligations à respecter ( adapté au projet : selon que l’on parle d’une maison, d’une extension de moins de 100m², d’un projet collectif ou tertiaire, avec si nécessaire mention des fiches d’application), et notamment quels documents doivent être fournis à la fin des travaux participerait à réduire significativement les erreurs.
3- Redéfinir les principes clés du bâtiment basse énergie
Durabilité des performances, qualité d’air, prévention des pathologies
Les pratiques constructives nous interpellent. De nombreux bâtiments construits dans le cadre de la RT2012 ne sont pas confortables, notamment en été, ils sont construits avec des techniques constructives non durables, voir sans même assurer de qualité d’air satisfaisante à ses occupants.
La RT2012, en se focalisant sur le volet lié à la réduction des besoins d’énergie a très partiellement transcrit en exigences le principe des bâtiments basse énergie.
- Rendre la performance thermique durable : il faut interdire que l’étanchéité à l’air d’une construction soit réalisée par l’élément constituant sa finition, lorsque l’on isole par l’intérieur. L’étanchéité à l’air par la plaque de plâtre est quasiment devenue la règle en maison individuelle et collectif. Effectivement, lorsque l’on mesure l’étanchéité à l’air à la fin des travaux, la mesure peut être conforme, mais qu’en est-il 6 mois après ? L’objectif de la RT2012 ne devrait-il pas être de garantir une conservation des performances dans le temps ? Un garde fou instituant des objectifs de durabilité des performances amènerait à valoriser les meilleures pratiques, notamment lorsque l’étanchéité à l’air doit faire office également de pare/frein vapeur.
- Prévenir l’apparition de pathologies : en lien avec le point précédent, il faut que les bâtiments construits soient performants sur le sujet de la migration de vapeur d’eau (au moins sur les parois courantes -pour l’isolation par l’intérieur). Si de la condensation se produit dans une paroi, cela conduit à des défauts d’isolation, des désordres divers et à terme des risques sanitaires pour les occupants (moisissures). Nous constatons un manque de formation des acteurs sur le sujet, qui conduit à ce qu’une part significative des techniques constructives courantes en RT2012 produise des risques de pathologies (du fait de la technique, ou de choix de mise en œuvre associés privilégiant la pose des réseaux techniques dans l’isolant, créant de facto des dyscontinuités de pare vapeurs). Un garde fou dans l’étude RT permettant de vérifier l’absence de risques participerait à faire évoluer les pratiques constructives vers des solutions plus pérennes.
- Intégrer l’enjeu de la qualité d’air dans les logements, pour que les occupants aient la garantie en rentrant dans leur construction que celle-ci ne les rendra pas malades. Même si l’enjeu sur la question ne se résume pas aux débit d’air, que la RT ne fixe actuellement aucun seuil (se référant pour le résidentiel sur l’arreté de 1982), on peut considérer que le taux de renouvellement d’air demandé dans les logements est insuffisant. Instituer par exemple un garde fou pour le résidentiel imposant un renouvellement d’air obligatoirement compris au-dessus de 0.3 vol/h (débit d’air moyen après modulation d’usage) éviterait de trop favoriser les solutions à modulation de débit hygroréglables dans les moteurs de calcul.
Le sujet du bâtiment basse énergie est transversal. La qualité de la conception influe sur les performances et le confort. A contrario des défauts de conception conduisent à ce que les hypothèses du calcul ne fonctionnent pas dans le monde réel (un isolant non protégé par une étanchéité à l’air ou humide du fait de condensation dans la paroi voit son R chuter : toute l’étude est donc fausse). La question de la qualité de construction, la manière dont on aborde cet enjeu, est fondamental. Pour le moment, l’impression laissée est que le calcul RT2012 s’affiche comme théorique (il est conventionnel, donc non prédictif), alors qu’il faudrait l’amener à être plus réaliste (idée : la seule performance qui vaut est celle qui est mesurée à postériori)
Les études thermiques ont trop souvent tendance actuellement à se cantonner à donner les R des matériaux à mettre en œuvre, sans penser la paroi ou le concept énergétique. Or le standard basse énergie s’appuie sur 4 fondamentaux :
- Réduire au maximum les consommations d’énergie
- Assurer un confort thermique toute saison
- Assurer une excellente qualité de l’air intérieure
- Prévenir l’apparition de pathologies du bâti
Ne s’intéresser qu’au volet consommations d’énergie, sur un angle surtout théorique (voir points suivants), est totalement insuffisant.
4- Revoir les indicateurs de la RT2012
Le sujet des indicateurs de performance est un sujet politique, puisque par ce biais, il permet de définir l’ambition données aux bâtiments neufs, leur niveau de consommation. Depuis une vingtaine d’années, on commence à voir un basculement d’opérer, via les standards basse consommation en Europe, les constructions passives.
Ces standards convergent vers une triple définition :
- Favoriser la sobriété et l’efficacité : les bâtiments doivent être très bien isolés thermiquement afin de réduire leurs besoins. On définit en général 2 seuils : le niveau basse énergie (bâtiment bien isolé), et le niveau passif (bâtiment très bien isolé, presque sans chauffage)
- Réduire au maximum les émissions de gaz à effet de serre : Cela passe par un garde fou fixant un niveau à ne pas dépasser, pour l’ensemble des consommations du bâtiment.
- Réduire la dépendance aux énergies fossiles : On parle ici de consommations en énergie primaire non renouvelable, qui doivent être le minimum pour l’ensemble des consommations du bâtiment.
visuel : AECB CarbonLite programme – energy standards
La RT2012 a choisi de mettre en avant des indicateurs pour le moins perfectibles : ils traduisent mal les enjeux énergétiques dont il faut se préoccuper.
- Le bbio, en mélangeant des besoins de chauffage et éclairage est un indicateur très confus, notamment pour les bâtiments non résidentiels. N’incorporant pas toutes les pertes thermiques d’un bâtiment (la ventilation par ex.), intégrant des « bidouilles » pour réduire le besoin d’énergie affiché (voir points suivants), il mesure très mal l’efficacité du projet étudié.
- Le CEP, mesurée en énergie primaire, ne distingue pas les énergies fossiles des énergies renouvelables. Ce faisant, il peut mettre sur le même plan un bâtiment chauffé avec de la biomasse, par rapport à du gaz naturel. Il est donc contreproductif pour inciter à utiliser des énergies renouvelables. Comme il n’est associé aucun indicateur sur les émissions CO2, la prise en compte du changement climatique n’est pas satisfaisante.
Au delà de ces questions d’indicateurs, il est nécessaire de rendre lisible pour ceux qui conduisent un projet de construction ces enjeux, qu’ils se les approprient. Or ce qui est prévu ne nous semble répondre en rien à ce qu’il serait nécessaire de faire.
Converger vers l’énergie primaire non renouvelable : Soit la RT2020 fait la promotion d’un nouvel indicateur, le calcul BEPOS, qui est une avancée, mais qui vient s’ajouter au calcul de la RT2012 le CEP, alors qu’il faudrait que l’indicateur BEPOS le remplace. Quelle lisibilité obtient t-on en utilisant plusieurs concepts d’énergie primaire dans un même calcul thermique ? Comment défendre les énergies renouvelables si 2 indicateurs qui se contredisent sont mis ensemble ?
Prendre en compte les émissions CO2 : La encore on note une avancée : via le critère carbone, les émissions sont calculées, mais dans un cadre qui ne convient pas. Cet indicateur n’est pas associé au calcul thermique CEP-BEPOS mais via un sous indicateur lié au calcul ACV du bâtiment. Il n’y a donc pas de garde fou clair lié aux enjeux globaux à prendre en compte.
Volets consommations : 3 indicateurs : sobriété / bilan énergie primaire non renouvelable / bilan émissions CO2
Volet construction du bâtiment : au moins 2 indicateurs : énergie grise globale en énergie primaire non renouvelable / émissions CO2
5- Améliorer la méthode de calcul des besoins de chauffage
Calculer les besoins de chauffage en base 20°C
L’outil de calcul de la RT2012 ne vise pas à prédire les consommations futures des logements. Soit. En revanche avec la RT2012 quelques arbitrages ont été opérés afin de baisser artificiellement le besoin de chauffage affiché. Cela fait que par exemple, le besoin de chauffage des bâtiments basse énergie dans le calcul RT2012 est souvent annoncé à moins de 15 kWh/m².a, ce qui correspond au niveau du standard passif, alors que les bâtiments considérés n’en ont pas du tout les caractéristiques.
C’est une malfaçon logicielle majeure de la RT2012 : la RT sous-estime considérablement la réalité des besoins de chauffage des bâtiments d’un facteur 2 ou 3.
Cette sous-estimation n’a pas qu’une explication. Il y a la question du choix des données météorologiques (voir plus loin), les hypothèses d’apports internes, mais donc aussi des hypothèses sur les températures de consigne qui sont pour le moins opportunistes :
- La RT2012 à choisi d’introduire 1 semaine non chauffée pendant le plein hiver (par convention, les gens vont aux sports d’hiver depuis la RT2012)
- La température de référence du logement est à 19°C uniquement en soirée et week end, le reste du temps les températures sont considérées par le calcul à 16°C (avant la RT2012 les besoins de chauffage étaient calculés en base 19°C)
De ce fait, la température moyenne en hiver est fixée par la RT2012 autour de 17.5°C dans les logements. Cela alors qu’en parallèle, toutes les études sur les températures de consignes réelles des logements montrent que ceux-ci sont autour de 20-21°C.
Evidemment nous ne faisons pas l’apologie des usages dispendieux et plaidons pour une sobriété d’usage. Mais il faut bien comprendre pour situer le débat que le choix d’une température de consigne crédible n’a pas pour objectif de prescrire des comportements, mais de définir le niveau d’isolation de l’enveloppe.
Ainsi, si on considère une base 20°C pour un projet de construction, sans changer le garde-fou sur les consommations, on est incité à améliorer la qualité de l’isolation thermique pour faire en sorte que ce confort soit assuré de manière passive. C’est pourquoi ce niveau de température sert de base de calcul à de nombreux standards basse énergie.
A contrario, quand dans la RT2012 on a abaissé la base de 19 à 17.5°C, cela a pour conséquence que les bâtiments construits sont moins isolés. Ensuite pointer les « déviances » des utilisateurs du logement est aisé sachant qu’il n’y a pas de corrélation entre hypothèses de consignes RT2012 et constats sur les températures réelles moyennes observées.
De plus, la sous-estimation des besoins par la RT a un autre effet négatif : comment justifier les investissements vers les meilleures techniques (bonnes menuiseries, parfaite étanchéité à l’air, ventilation à récupération de calories ?) si le logiciel indique que les besoins de chauffage sont déjà proches de zéro ? Un logiciel qui sous-estime les consommations de chauffage induit en erreur les maîtres d’ouvrage souhaitant aller au-delà du standard basse énergie.
6- Revoir le principe des modulations des indicateurs
Ce sujet est assez complexe, pourtant il est central sur la question qui nous occupe. C’est le symbole du dévoiement des principes de la RT2012, via une opacité qui masque les renoncements. Nous disions plus haut que le choix des indicateurs de performance est politique. Dans le cas de la RT2012 c’est la loi Grenelle qui dans son article 4 fixe pour objectifs aux constructions neuves de consommer moins de 50 kWhep/m².a. L’administration propose ensuite dans l’arrêté de la RT2012 une série de modulations permettant de pondérer cette exigence selon le climat, l’altitude, la typologie des bâtiments.
Le principe de cette mesure n’est pas en soit problématique, c’est la manière dont elle est opérée qui pose problème.
Après tout, d’autres pays confrontés au même besoin, établissent un tableau donnant les valeurs cibles de chaque typologie. Cela fait 1 page en général.
Dans notre cas, le zèle de notre administration aura conduit à communiquer sur la valeur de 50, et de lui associer des coefficients de modulation, en annexe des arrêtés, correspondant à une cinquantaine de pages, pour plus de 1000 modulations au final.
La raison d’être de ces modulation aurait pu être la précision. Dans les faits il aura surtout permis de dissimuler des renoncements, et d’abandonner le principe de réaliser des bâtiments basse énergie (notamment pour les bâtiments tertiaires) : des coefficients permettent de multiplier par 1,5, 2, 4 ou 10 l’exigence fixée par la loi Grenelle, on peut se demander si l’arreté de la RT2012 ne contrevient pas sur le texte de loi.
Au moment de la sortie de la RT2012 nous avions mesuré l’ampleur des modulations et comparé avec la règle en Suisse (afin d’évacuer l’argument sur les spécificités typologiques). Le résultat est éloquent – ici on voit une école, l’exigence à respecter en Suisse sera de 40 kWhep/m².a, en France de 171 kWhep/m².a
Voir notre article dédié au sujet ici : https://www.fiabitat.com/rt2012-un-cep-en-valeur-vraiment-absolue/
Cet exemple est révélateur mais il n’est pas le pire. Dans les commerces la valeur de 50 kWhep/m²a se transformant souvent en 450, 600 kWhep/m².a
Nous demandons :
Il faut donc revoir en profondeur toutes les pondérations qui aboutissent à des coefficients Cep 4 à 10 fois moins bons que ne devraient satisfaire les bâtiments basse énergie. Tous les bâtiments devraient se situer autour de 50 kWhep.m².a
Le calcul de l’éclairage (fausse avancée de la RT2012 est l’une des causes de ces modulations). Nous proposons que comme sur le logement, la prise en compte de l’éclairage soit conventionnelle (forfaits au m², pas de calcul), afin de sortir des absurdités rencontrées au quotidien.
Les points suivants sont un peu plus spécifiques.
7- Revoir prise en compte des poêles à bois
La prise en compte des poêles à bois dans le résidentiel est à la fois très complexe, arbitraire, et absurde.
Nous avons eu l’occasion d’écrire un article très détaillé sur ce sujet. Nous invitons donc les personnes souhaitant creuser la question à lire ce document pour comprendre les ressorts du problème.
https://www.fiabitat.com/poele-a-bois-et-rt2012-pourquoi-tant-de-haine/
Plus généralement, au-delà des poêles à bois, c’est la question de certaines fiches d’application, qui mal rédigées, conçues sans prendre le temps et le recul de la concertation avec les acteurs de terrain et les retours d’expérience, finissent par constituer des freins à la réalisation de projets performants.
Cette fiche d’application a pour conséquence une très grande difficulté à respecter la RT2012 lorsque l’on décide de chauffer avec un poêle à bûches. En se substituant à la réflexion du thermicien et de son rôle de conseil, rendent toute d’optimisation du projet au cas par cas impossible. Or, n’est-ce pas au bureau d’étude qui travaille sur un projet d’apprécier la capacité de son logement à être chauffé avec un poêle ?
Il nous semble que pour la future réglementation, question devrait être posée : qui voulons-nous pour réaliser les projets de construction innovants de demain ? Des thermiciens robots, incapables de renseigner les systèmes autrement que selon des modes opératoires conçus par le CSTB, ou souhaitons-nous des thermiciens acteurs des projets, dont le rôle est de concevoir des projets performants, et assumer cette responsabilité de conseil ?
Si nous souhaitons nous orienter dans la 2eme voie, il faut valoriser les principes fondamentaux du concept basse énergie (voir point 2) valoriser l’expérience et si besoin former les acteurs à ce sujet complexe. Si nous souhaitons conserver le principe actuel, ou les bureaux d’études sont déresponsabilisés au profit de l’éditeur des logiciels et ne font que de la saisie sans aucune valeur ajoutée, il faut acter ce fait et considérer que l’étude RT est juste un acte administratif.
8- Revoir prise en compte des ventilations
Ces questions sont complexes puisque ne dépendent pas que de la RT2012, mais aussi des arrêtés sur le renouvellement d’air.
On pourra se reporter également à notre article dédié ici :
https://www.fiabitat.com/vmc-double-flux-et-rt-2012/
Globalement, les constats sont peu flatteurs : la qualité d’air est souvent insuffisante, du fait d’une insuffisance de débit notamment, et les installations sont souvent perfectibles. Le rôle de la RT ne peut être de résoudre tous ses problèmes mais au moins de montrer la voie.
La prescription en France des systèmes de ventilation simple flux (ultra majoritaires) a pour raison principale la mauvaise modélisation par les calculs RT de l’impact énergétique du renouvellement d’air.
Sans aller jusqu’à considérer cette solution comme mauvaise par principe, on peut par contre s’étonner que la modulation hygroréglable soit considérée par la RT comme permettant un abaissement du débit jusque 60% par rapport à une solution non modulée. Cela permet de baisser les consommations calculées mais quid de la qualité d’air résultante ? Sachant qu’en plus tout cet ensemble est théorique puisque part d’une hypothèse d’un logement vide une grande partie de la journée.
Renouvellement d’air : définir un garde-fou en taux de renouvellement d’air minimal, par exemple 0.3 vol/h comme c’est le cas sur le référentiel Passivhaus. Et inciter à se situer au mois autour de 0.5 vol/h en période d’usage
La modélisation des réseaux aérauliques, dont on connait aujourd’hui l’aspect fondamental en VMC simple flux et double flux est quant à elle pour le moins simpliste : la classification des réseaux incite souvent à utiliser la classe par défaut (car sinon il faut payer une mesure sur chantier, couteuse). Hors dans le monde réel le fonctionnement des bouches hygroréglables dépend entièrement de l’étanchéité du réseau
Réseaux aérauliques : inciter les fabricants de VMC à certifier l’étanchéité de leurs réseaux. Exiger un test d’étanchéité aéraulique lorsque l’entreprise choisit d’utiliser un réseau sans classe d’étanchéité par exemple des réseaux souples pvc
La RT demande au thermicien d’indiquer le pourcentage de réseaux dans et hors enveloppe. Pour la VMC simple flux, le logiciel pénalise fortement le fait de mettre les réseaux dans l’enveloppe. Or c’est absurde.
– Ce n’est pas déperditif de le faire
– Les réseaux hors volumes sont source de pathologies car l’air chaud risque de condenser en volume froid. Cela amène également des percements de l’enveloppe étanche potentiels sources de fuites…
Cela devrait inciter à placer les VMC simple flux dans l’enveloppe isolée (ce qui est largement possible dès l’instant ou l’acoustique est reflechie)
Proposition : Améliorer la précision du calcul. Remplacer les % par des ml de réseaux. Inciter les bureaux d’études à apprécier la conception de l’installation du projet qu’ils étudient. Pénaliser les solutions qui amènent des risques de condensation.
Pour la ventilation double flux, c’est le rendement saisi qui ne correspond pas au rendement moyen sur l’hiver (voir article cité plus haut) et amène à une sur estimation des performances, et une non valorisation des meilleurs matériels. En résumé nous suggérons, en vrac :
- Pénaliser fortement les caissons VMC double flux mises hors volume chauffé
- Revoir à la baisse les rendements certifiés (EN 308 / EN 13141-7) d’au moins 10%. Ce rendement normalisé ne correspond en rien à un rendement moyen sur l’hiver, il n’est donc pas pertinent de l’utiliser sans pondération dans les calculs thermiques
- Prendre en compte dans les consommations les systèmes de maintien hors gel des VMC
- Permettre les assemblages VMC double flux – puits canadien aéraulique et hydraulique (le puits canadien existe dans la RT mais n’est pas valorisable sur le besoin de chauffage ni le Cep actuellement)
6 – Réviser les catalogues de ponts thermiques
Au moment de la sortie de la RT2012, les règles Th-bat RT2012 se sont contentées de copier/coller les catalogues de la précédente réglementation RT2005 (avec juste l’ajout des ponts thermiques de la construction bois, qui n’existaient tout simplement pas jusque la)
Ainsi, en 2018, les catalogues de ponts thermiques associés au calcul RT ne disposent d’aucun rupteur de pont thermique, ni presque aucune solution « acceptable » du point du vue du traitement des défauts d’isolation.
Il faut ajouter à cela que la valeur d’un pont thermique dépendant de la valeur U des parois associées, toutes les données sont largement obsolètes. Les solutions des règles Th Bat basées sur un R de 2.5 sont totalement fausses avec un R de 6 : le pont thermique est d’autant plus important que le R est élevé.
Nous ne comprenons pas, alors qu’il y a un objectif de vulgarisation des meilleures pratiques, que la mise à jour des catalogues de ponts thermiques adaptés aux systèmes constructifs courants n’ait jamais été à l’ordre du jour. Cela conduit à ce que les thermiciens utilisent soit des valeurs obsolètes dans leur calcul, soit à devoir les calculer eux même ce qui est très fastidieux.
Proposition : engager un travail de révision des catalogues de ponts thermiques
10- Revoir les données météo – DJU
Ce sujet est complexe, car il touche à la compréhension de la problématique du changement climatique en cours, et des prospectives à appréhender pour les années à venir.
Le point de départ de notre réflexion est la sortie de la RT2012. A l’époque, plusieurs thermiciens nous avaient fait remonter l’information que le logiciel donnait des résultats nettement plus favorables que l’outil précédent RT2005 (à bâtiment identique). Vérification faite, on s’aperçoit que les données météorologiques, qui sont établies par grande zone climatique avaient été modifiées pour prendre en compte la dernière décennie, dont les moyennes de saison en hiver témoignent d’un réchauffement.
Dans les logiciels nous avions pu constater que les nouvelles données météo étaient plus favorables, de quelques % jusqu’à -25% de besoin de chauffage sur la zone H1 sur le cas que nous avions étudié.
En soit, le débat existe sur toutes les approches énergétiques, et pas simplement les calculs réglementaires :
-
A quelles températures pourront être confrontés les bâtiments dans 20 ou 30 ans ? Comment vérifier au moment où on les construit aujourd’hui qu’ils tiendront bien le choc des étés caniculaires qui s’annoncent plus fréquents ?
-
Mais aussi, les observations sur la clémence des hivers sont-elle fiables ? Il faut avoir conscience que, avec les données météo recalées, nous isolons moins les logements. Nous ne nous risquerons pas à dire que cette modification a été faite par opportunisme, mais elle questionne malgré tout.N’est-ce pas risqué du fait de la durée de vie d’un bâtiment, et de la difficulté à appréhender les effets potentiels induits par le changement climatique ? Ne serait-ce pas plus pertinent de maintenir pour la période hivernale des données défavorables au cas où ?
merci pour ce joli résumé de notre quotidien. Plusieurs remarques :
– il y a pour moi un souci de base sur le fait que la RT est un outil de vérification/validation de la conformité d’un projet et ne se veut pas prédictif. A partir du moment où on parle de kWh ou kWh/m² on fait du prédictif qu’on le veuille ou non et le droit le tranchera un jour malgré les premières lignes des 1500 pages du pavé de la RT. Plus on affine l’approche et la qualité du calcul plus on va vers le prévisionnel….donc on rentre dans un autre sujet philosophique : est-ce que la maitrise d’oeuvre doit garantir des résultats et dans quel contexte juridique et financier cela rentre? Je reste assez convaincu que la conformité d’un projet doit se calculer en points pour éviter la confusion, ce qui n’empêche pas d’avoir un niveau 2 d’analyse en conso. dans ce contexte on peut par exemple garder le besoin de chauffage comme un critère qui rapporte des points (avec un seuil garde fou qui correspond à 30 kWh/m² par exemple).
– Ponts thermiques : il faut à mon avis arréter les bibles qui présentent 3000 cas : on a toujours pas standard pour un acrotère englobé d’isolé et les archi nous pondent des détails qui ne sont jamais dans les bibles. Autant intégrer un module équivalent à Therm dans le logiciel qui fait que nous ferons de la vraie conception thermique et pas de l’optimisation de clic!
– étanchéité à l’air : les valeurs par défaut sont catastrophiques, autant ne pas en mettre. Si on ne met pas la barre un peu haut personne ne cherche à savoir comment sauter….atteindre un Q4 < 0,4 est facile si on respecte rien que les DTU, donc cela devrait être à peu de choses près la valeur garde fou, et non pas les 1,7 que l'on a actuellement.
en tout cas, notre équipe reste motivée si vous souhaitez aller plus loin dans les réflexions….à bientot je l'espère.
Bonjour Jean Baptiste,
Votre premier point est très intéressant. Si on refait l’historique de la RT2012, on a effectivement dans un premier temps le CSTB qui se réfugie derrière le caractère non prédictif de son logiciel pour justifier du fait que les calculs de consommations soient très optimistes.
Plus récemment, on se souvient aussi du travail fouillé de l’office parlementaire OPECST, livrant son rapport sur les freins réglementaires, dont le chapitre sur la performance réelle est très intéressant.
http://www.assemblee-nationale.fr/14/pdf/rap-off/i2113.pdf
extrait Page60
« Le calcul est utile, et même indispensable, pour anticiper et concevoir;
mais seule la mesure in situ permet de rendre compte de la réalité de la
performance thermique. En Suède, selon les informations que nous avons
recueillies directement auprès des professionnels rencontrés sur place, on tire
apparemment toutes les conséquences de ce constat : la performance se mesure
là-bas in situ, dans les deux ans qui suivent la livraison du bâtiment, sur une
période continue d’un an pour tenir compte du cycle complet des saisons. Le
comportement des occupants est pris en compte d’après des abaques, qui viennent
corriger les données brutes fournies par les capteurs.
Au-delà de l’échéance de 2020, de la construction de bâtiments à énergie
« presque nulle » ou « positive », l’horizon véritable de la réglementation
thermique est celui du remplacement de l’évaluation calculée par la mesure
in situ.
L’enjeu est double : d’un côté, assurer un meilleur suivi des progrès
globaux des économies d’énergie, afin d’en observer l’impact en termes
d’amélioration du pouvoir d’achat des ménages, via la baisse des factures, et
d’amélioration de la balance énergétique ; de l’autre, simplifier le volet thermique
de la validation technique des innovations. »
Le sens de l’obligation de mesure des consommations, (que l’on doit aussi à l’OPECST dans un précédent rapport de 2009 commenté ici) est de se doter de garde fous permettant que les bénéfices en terme d’économies d’énergie soient atteints.
En ce sens, on pourra trouver que la discussion sur la RT2020 est très pauvre, l’ajout du critère carbone ayant totalement occulté cette question fondamentale. Sur l’approche par points que vous défendez, la question restera comment malgré tout valider que les performances réelles soient atteintes ?
Concernant votre remarque sur l’étanchéité à l’air, je partage votre avis sur le fond, mais avec reformulation 🙂
Le problème c’est l’indicateur Q4 choisi par la RT2012, qui exprime un débit de fuites rapporté à la surface de parois déperditives hors plancher bas. Cet indicateur donne des résultats forts variables selon la typologie des batiments (car le rapport volume / surface de parois déperditives est très différent d’un batiment à l’autre). Aussi la RT2012 a choisi de moduler les exigences pour compenser, la différence d’exigence de 0.6 à 1 entre le résidentiel individuel et résidentiel collectif s’expliquant par les différences de compacité, absolument pas par une volonté de faire mieux sur les maisons.
Je vous renvoie sur notre recommandation, issue de notre dossier sur l’étanchéité à l’air (que je n’ai pas remis ici parce qu’il fallait choisir 10 points). Il faut arrêter le Q4 qui est un coefficient idiot et exprimer les indicateurs en n50.
Bonjour Frédéric,
Je me suis régalé, c’est diplomatique mais c’est dit. Je pense qu’il faudrait aller plus loin sur certains points comme par exemple la ventilation double flux où
– les gaines dites « flexibles » doivent être interdites,
– les modulations doivent être effectives au moins comme celles des Directives Européennes,
– les certifications sérieuses comme la PHI doivent d’office être efficientes en France.
Le CEP doit effectivement être réaliste ou disons plus réaliste, actuellement c’est une parodie de simulation où par exemple la laine de verre et la simple flux Hygro sont « avantagées » ou « sous-estimées » en hiver et/ou en été. Et je ne parle pas du TIC qui ne sert strictement à rien en l’état.
Ma crainte dans 10 ou 20 ans c’est que 80% des maisons construites à minima RT2012 soient les futures passoires thermiques mises à l’index.
La démarche « Energie-Carbone » de la future RE, j’ai peur d’une grande complexification au détriment d’une refonte des points faibles de l’actuelle RT … il y a pourtant de quoi occuper nos institutions « thermiques ».
J’ai suivi dernièrement les MOOC E+C- RE2020 (pour savoir) et QAI ventilation (par curiosité). J’invite les protagonistes de ces MOOC à venir lire le dossier « RT 2020 : Améliorer la RT2012 en 10 points » !
Cordialement Pierre
Depuis cette publication, ont été publiées les propositions des groupes d’expert
C’est ici : http://www.batiment-energiecarbone.fr/rapports-des-groupes-d-expertise-a105.html
D’une manière générale, les discussions sur les groupes travaillant sur le volet énergie sont d’un très bon niveau. Celles du volet carbone sont à coté de la plaque, mais j’aurais l’occasion d’y revenir lors d’un billet pour indiquer comment je vois la question.
Mais concernant le volet énergie, je m’amuse un peu des réponses faites par l’état.
Par exemple, concernant une proposition de revoir le zonage climatique (actuellement 8 stations météo sont utilisées pour tous les climats francais) pour améliorer la précision du calcul est renvoyée dans les cordes parce que… ca prendra trop de temps à mettre en place d’ici le calendrier de sortie de la réglementation…
Mais… que font ils depuis la sortie de la RT2012 ? Pourquoi attendre le dernier moment pour voir ce qui cloche et le corriger ? Effectivement, si on modifie l’intitulé et que l’objectif de groupes d’expert soit de faire des propositions faciles à mettre en place d’ici la fin d’année, c’est évident que tous les problèmes structurels ne peuvent qu’être mis de coté.
De notre coté, la première critique de la RT2012, nous l’avons rédigée entre 2011 et 2012 ! Tout ce qui est dit ici était déja dans les bacs à l’époque :
http://site.reseau-ecobatir.org/wp-content/uploads/2013/05/rt2012-revolution-energetique.pdf
Concernant tes propositions Pierre,
– Je ne crois pas que l’interdiction des conduits souples aient à faire avec la RT mais c’est une proposition que l’on aurait du retrouver dans le DTU 68.3, avec ou pas une obligation de nettoyage / possibilité de nettoyage des réseaux.
– Concernant la certification passive, et au delà, ce qui pose question est que nous savons depuis plus de 15 ans que la norme qui permet d’évaluer l’efficacité nominale d’un échangeur de chaleur ne donne pas une efficacité utilisable tel quel dans les calculs thermiques, ce n’est pas une efficacité « moyenne sur l’hiver » mais dans des conditions données. Le PHI a établi dès la fin des années 90 par des mesures que le modèle ne fonctionnait pas. Malheureusement, il semble qu’il y ait des frontières étanches et que jamais n’ait été seulement envisagé le fait de modifier la règle. Pire encore, la dernière évolution de la norme EN 13141-7 en 2011 diminue le gradient de température, qui est désormais effectué à +7°C/21°C, avec toujours un flou artistique sur l’évaluation du comportement en température négative.
Pourtant on ne peut même pas faire le procès au CSTB de ne pas s’être intéressé à la question.
Voir par exemple ce retour d’expérience réalisé par PREBAT sur les composants des logements passifs, avec un gros focus sur la VMC DF : http://www.prebat.net/IMG/pdf/c-total-2008_bis.pdf
Il y a de nombreuses contributions sur le sujet ventilation dans les groupes d’expert, j’espère qu’il en ressortira du bon, mm si je suis pessimiste (car on sent qu’il s’agit plus de concessions sans changer de cadre alors qu’il faudrait tout reprendre à zéro)
Je n’irais pas jusqu’à dire que les logements RT2012 seront des passoires thermiques, mais on note qu’il y a une tendance à ce que dans pas mal de pays d’europe, les outils de calculs réglementaires sont devenus des outils politiques dont on se sert pour faire croire que l’on agit pour réduire l’empreinte écologique des bâtiments. Les différences conséquentes constatées entre les méthodes de calcul sont criantes et contreviennent au pragmatisme qu’il faudrait observer : s’appuyer sur la réalité pour réaliser les méthodes d’évaluation crédibles.
Bonjour et merci pour la réponse étayée,
par flemme j’ai tout mis dans la RT2012 ! Pour la prochaine RT il faut revoir :
– les réglementations « particulières » vieillottes comme celle de la ventilation.
– certains DTU (ventilation, etc.) … eux mêmes reposant sur la réglementation.
Il n’y a rien de pire qu’une RT « ficelée » d’avance à cause des réglementations obsolètes !
Ps) par exemple depuis 1982-1983 la réglementation sur la ventilation a largement donné le temps de revoir la copie !
Bonjour,
euh désolé la RT 2012, au contraire calcule pour ma part des besoins en surestimant ceux-ci…. Ainsi l’erreur globale sur le CEP est de 340 % environ. Les besoins en chauffage est triplé, l’ECS aussi etc etc… La ventilation comporte une erreur de 1000 % avec la DF.
Donc la RT 2012 est vraiment une horreur et encore je suis juste à la limite du CEP max alors que je suis largement dans le passif…. Le moteur ne sait absolument rien calculer dès qu’on met une DF, un ballon CESI thermosiphon compact et un mono-split pour chauffer une grande maison. Pire alors que mon CEP réel est de 49 pour tous les usages (je chauffe bien et on se lave !) en réel le CEP RT 2012 est à 66 pour les seuls critères RT 2012.
Bref la RT 2012 peut sous-estimer d’un facteur 2-3 mais également l’inverse !!! Merci d’en prendre compte dans vos appréciations !
Ce moteur est vraiment TRES TRES mauvais ! Il a failli m’obliger à abâtardir ma maison.
Bonjour,
Oui, cela dit dans l’article je parle ici plutôt de la performance d’enveloppe. Pour le calcul du CEP il y a évidement des tas d’observations à faire. Cela dit le calcul conventionnel n’a jamais prédit retrouver les consommations résultant des usages réels.
Cordialement,
Bonjour et merci de ces réflexions intéressantes,
j’ajouterais un point que les calculs RT2012 ne prennent absolument pas en compte en moyennant les températures : en cas de période « sibérienne » avec de grands froids (qui peuvent se reproduire malgré le réchauffement global), les rendements des pompes à chaleur vont s’effondrer, surchargeant d’autant plus un réseau électrique à la limite de l’écroulement, alors qu’une maison avec inertie très lourde (béton isolé par l’extérieur) et capteurs solaires thermiques (10m²) optimisés pour l’hiver, une grande baie vitrée (10m²) bien exposée et un peu de PV sera quasiment autonome. Car la méthode n’a pas le bon sens de constater que quand il fait très très froid, l’air est forcément sec et l’ensoleillement est maximal.
Ou comment nos « élites » créent du risque…. et pénalisent le solaire thermique…