Ce dossier décrit les mécanismes physiques et physiologiques qui permettent de concevoir un habitat bioclimatique qui ne consomme pas du tout d’énergie pour assurer le confort thermique de ses occupants. Il s’agit de l’explication détaillée de la démarche de construction dite » bioclimatique » ou « solaire », appliquée à un climat semi-continental tempéré (France).
Dossier réalisé par Ugo Degrigny
Construire bioclimatique veut dire construire en prenant en compte les interactions entre le climat et l’écosystème. Plus simplement, qu’on construit en s’adaptant au mieux au site de la construction. Cette adaptation a deux buts principaux : se protéger des aléas du climat (froid/chaud, vent, pluie etc.), profiter des bienfaits du climat (lumière, chaleur ou fraîcheur naturelle selon la saison, brise douce, etc.)
L’essentiel du travail est fait. Il ne nous reste plus qu’à trouver des matériaux et techniques de construction capables de répondre à notre cahier de charges. C’est beaucoup plus simple qu’il n’y paraît même si l’explication rationnelle qui va suivre utilise des dénominations complexes pour désigner les propriétés des matériaux. Je ne dresserais pas ici la liste de tous les matériaux et je ne donnerais pas de chiffres sur les propriétés car en fin de compte, peu importe. Ce sont les principes qui sont déterminants et non le nombre de chiffres après la virgule.
Ce rapide tour d’horizon fait, le schéma de notre maison bioclimatique émerge très naturellement : matériaux accumulateurs au milieu, isolants autour, et éventuellement structure porteuse en bois. Les accumulateurs internes peuvent être en n’importe quel matériau (parmi les accumulateurs), mais ils doivent avoir une couleur qui permette l’absorption du rayonnement solaire lumineux s’ils sont directement soumis à l’énergie solaire. La couleur du mur joue alors un grand rôle : s’il est blanc, il réfléchira la chaleur sans chauffer. Au contraire, une paroi noire va rapidement devenir brûlante en surface, ce qui n’est pas non plus le but recherché. La teinte idéale est celle de la terre : de brun clair à foncé en passant par les teintes ocre, oranges, rouges…
Mais tout cela ne vous suffit pas et vous souhaitez vous passer complètement de chauffage ? Qu’à cela ne tienne : c’est possible aussi ! Par contre autant vous le dire tout de suite, la maison ainsi conçue, bioclimatique ET passive, ne ressemblera pas à une maison. Et je le rappelle aussi, l’exemple qui suis n’est valable que pour un climat correspondant au climat précédemment défini (semi-continental tempéré).